Hématologie
Hématologie
L'hématologie est le domaine médical qui étudie les maladies du sang.
Le système sanguin est complexe. Il remplit des fonctions importantes de transport, d'apport en nutriments et en oxygène ainsi que d'autres substances essentielles, sans oublier les hormones et autres substances signalisatrices, aux cellules dans presque toutes les parties du corps, et transporte les déchets hors de ces cellules. Les globules blancs jouent un rôle très important au niveau du système immunitaire. Ils nous protègent contre les menaces extérieures telles que les bactéries et autres agents infectieux. Le système sanguin est donc capital pour l'organisme et il fonctionne en combinaison avec de nombreux autres systèmes.
Le domaine de l'hématologie couvre un large éventail de maladies et de dysfonctionnements, y compris ceux qui affectent les globules rouges et blancs, la coagulation et les plaquettes, ainsi que la moelle osseuse. Certaines maladies du sang sont malignes, c'est notamment le cas du cancer, tandis que d'autres sont bénignes.
Hémophilie
L'hémophilie est un type de trouble hémorragique qui empêche le sang de coaguler correctement. Une gestion appropriée de la maladie doit permettre aux personnes atteintes d'hémophilie de mener une vie bien remplie, saine et active en profitant des mêmes opportunités que les autres.
Avec Sanofi, nous fournissons des traitements contre l'hémophilie A et l'hémophilie B avec des facteurs de coagulation de remplacement recombinants à demi-vie prolongée. Notre ambition en matière d'hémophilie est de permettre à tous ceux qui en ont besoin d'accéder à nos traitements sur l'ensemble de nos territoires, en Europe, dans la majeure partie du Moyen-Orient, en Afrique du Nord et en Russie. Grâce à notre partenariat avec Sanofi et la communauté plus large autour de l'hémophilie, nous recherchons activement des solutions pour répondre aux défis auxquels sont confrontées les personnes atteintes d'hémophilie.
Liberate Life - avoir une vie en-dehors de l'hémophilie
Au cours de l'été 2018, nous avons réalisé une étude ethnographique à grande échelle à travers toute l'Europe portant sur la vie de 51 personnes atteintes d'hémophilie. Ces personnes, ainsi que leurs familles, ont été suivies par des chercheurs durant un à deux jours tandis que 18 professionnels de santé et cinq experts de l'hémophilie étaient interrogés afin d'obtenir des informations supplémentaires. Ces recherches approfondies nous ont fourni des informations précieuses et ont inspiré notre vision pour l'hémophilie : Liberate Life.
La vision Liberate Life reflète l'engagement à long terme de Sobi visant à offrir une vie au-delà de l'hémophilie pour permettre aux personnes qui en sont atteintes d'envisager une vie riche faite de possibilités au-delà d'une simple stabilité. Il s'agit par ailleurs d'un appel à l'action inspirant qui vise à impliquer la large communauté autour de l'hémophilie.
Thrombocytopénie
La thrombocytopénie est un trouble caractérisé par des taux de plaquettes, également appelées thrombocytes, anormalement faibles dans le sang. Il en existe diverses formes, y compris une forme auto-immune (PTI), une autre liée à une hépatite chronique, ou encore la conséquence d'une chimiothérapie.
Nous offrons un accès à un agoniste des récepteurs de la thrombopoïétine (TPO) qui est utilisé dans le cadre du traitement de la thrombocytopénie étant donné qu'il permet d'augmenter le nombre de plaquettes.
Thrombocytopénie immunitaire (TPI)
Seules neuf ou dix personnes sur 100 000 souffrent de TPI[1], une maladie auto-immune rare affectant la production plaquettaire, et caractérisée par de la fatigue, des ecchymoses et des saignements. Jusqu’à récemment, les options de traitement reposaient sur des compromis. Mais aujourd’hui, grâce à une sensibilisation accrue aux options thérapeutiques, une meilleure vie peut être possible pour les personnes atteintes de TPI.
Qu’est-ce que la TPI ?
TPI est l’acronyme de thrombocytopénie immunitaire. La maladie était auparavant connue sous le nom de purpura thrombopénique idiopathique, et ce terme peut toujours être utilisé. Si l’affection persiste pendant plus d’un an, elle est appelée thrombocytopénie immunitaire chronique. La thrombocytopénie qui n’est pas causée par une maladie antérieure est connue sous le nom de TPI primaire. Si la maladie est causée par une autre affection touchant le système immunitaire (comme le VIH), on parle de TPI secondaire.
Le mot thrombocytopénie signifie simplement un déficit en thrombocytes ou plaquettes. La TPI est une maladie auto-immune rare caractérisée par une fatigue et un risque accru de saignement causé par un manque de plaquettes dans le sang.
Que sont les plaquettes ?
Les plaquettes sont de minuscules fragments cellulaires incolores dans le sang qui forment des caillots qui arrêtent ou empêchent les saignements. Elles sont appelées plaquettes, car lorsqu’elles sont vues au microscope dans leur état inactif, elles ressemblent à des plaques. Une plaquette mesure environ 2 microns (environ 0,002 millimètre) de diamètre, soit environ un quart du diamètre d’un globule rouge. Les plaquettes sont fabriquées dans notre moelle osseuse, et celles qui ne sont pas utilisées dans la coagulation survivent généralement pendant sept à dix jours avant d’être détruites naturellement dans l’organisme.

Les plaquettes aident le corps à former des caillots, en développant des tentacules collants et en adhérant les unes aux autres.
Lorsqu’un vaisseau sanguin est endommagé, il envoie un signal. Lorsque les plaquettes reçoivent ce signal, elles réagissent en se déplaçant dans la zone et en se transformant en leur état actif, en développant des tentacules collants qui font adhérer les plaquettes les unes aux autres et forment un caillot.
Le sang a besoin d’une numération plaquettaire suffisante pour coaguler normalement. Une numération plaquettaire normale varie de 150 000 à 450 000 plaquettes par millimètre cube de sang. On dit qu’une personne dont la numération plaquettaire est inférieure à 150 000 présente une thrombocytopénie. Les personnes atteintes de TPI sévère peuvent présenter une numération plaquettaire inférieure à 10 000[2].
Quelle est la différence entre TPI et hémophilie ?
La TPI n’est pas la même chose que l’hémophilie, bien que certains symptômes soient similaires. Les principales différences sont les suivantes :
- L’hémophilie est héréditaire, alors que la TPI n’est pas considérée comme héréditaire et n’a souvent pas de cause claire.
- Contrairement à l’hémophilie, la TPI peut être en rémission, ce qui signifie que les symptômes peuvent disparaître.
- L’hémophilie est un trouble hémorragique dans lequel le sang ne coagule pas correctement ; les personnes atteintes de TPI ont une numération plaquettaire réduite, mais le reste de leur mécanisme de coagulation fonctionne normalement.
Quelle est la fréquence de la TPI ?
L’incidence des nouveaux diagnostics est d’environ 3,3 pour 100 000 personnes chaque année[3]. La prévalence de la TPI chez les adultes -le nombre de personnes atteintes de la maladie à un moment donné- est de l’ordre de 9,5 cas pour 100 000. Dans le monde entier, cela conduirait à un total de plus de 750 000 personnes touchées par la TPI. Plus de femmes sont touchées que d’hommes.
Vue d’ensemble
Lors du traitement de la TPI, il est important d’envisager la situation dans son ensemble et de considérer le patient comme une personne à part entière, en tenant compte de l’éventail complet des symptômes qui peuvent affecter la qualité de vie.
Dans un certain nombre de pays à travers le monde, les patients atteints de TPI ont pris l’initiative de mettre en place des organisations de défense de leur droits, de mener des campagnes de sensibilisation afin d’ accroître la visibilité de la maladie et d’offrir un soutien pratique aux personnes qui vivent avec la TPI.
Comment la TPI est-elle diagnostiquée ?
La TPI est identifiée par un diagnostic d’exclusion. Il n’existe pas de test sanguin unique permettant de prouver qu’un patient est atteint de TPI. Il doit donc s’agir d’un processus d’élimination d’autres causes possibles, en fonction des antécédents du patient, des examens et des résultats des tests initiaux. Lors du diagnostic de la TPI, le prestataire de soins de santé effectuera des analyses de sang pour identifier les causes sous-jacentes d’un faible taux de plaquettes. La TPI est diagnostiquée si les analyses de sang montrent que seule la numération plaquettaire est faible tandis que les plaquettes, les globules rouges et les globules blancs semblent tous normaux.
En cas de TPI persistante, une biopsie de moelle osseuse peut être recommandée pour exclure d’autres causes de diminution de la numération plaquettaire. Un petit échantillon de moelle osseuse est prélevé sous anesthésie locale et examiné au microscope. Si la moelle osseuse est exempte d’anomalies et que d’autres analyses de sang sont normales, la TPI chronique sera alors diagnostiquée.
Quelles sont les causes de la TPI ?
La TPI primaire est une maladie auto-immune : le système immunitaire considère les plaquettes de l’organisme comme étant étrangères et les détruit[1]. La maladie peut être déclenchée par :
- Une réaction allergique aux médicaments
- Des infections virales
- Une grossesse
- Des troubles immunitaires tels que la polyarthrite rhumatoïde et le lupus.
La TPI se développe généralement progressivement et souvent sans cause claire. Lorsque la maladie dure plus d’un an, on parle de TPI chronique.
La TPI peut également survenir à la suite d’une autre maladie, auquel cas elle est appelée TPI secondaire.
Quels sont les symptômes de la TPI ?
Les symptômes de la thrombocytopénie immunitaire peuvent être très différents selon les personnes. En général, la gravité des symptômes varie en fonction de l'écart entre le nombre de plaquettes et la normale.
- Si la numération plaquettaire est comprise entre 50 000 et 150 000 plaquettes par millimètre cube de sang, il n’y a généralement pas de saignement ou d’ecchymoses et le patient peut ne pas être au courant de l’affection.
- Si la numération plaquettaire chute en dessous de 50 000, des ecchymoses peuvent survenir.
- En dessous de 20 000, les ecchymoses et les pétéchies (taches de sang sous la peau) sont plus probables.
Symptômes fréquents
- Fatigue[4][5]
- Ecchymoses inattendues ou inhabituellement sévères
- Pétéchies : éruptions cutanées de minuscules taches rouges ou violettes
- Purpura : taches rouges ou violettes décolorées sur la peau
- Saignement prolongé ou excessif dû à des coupures
- Saignements de nez
- Saignement des gencives
- Cloques noires dans la bouche
- Pour les patientes, règles abondantes
Symptômes rares
- Sang dans les urines [6][7]
- Sang dans les selles
- Saignement des oreilles
- Saignement dans les yeux
- Thrombose (lorsque les plaquettes bloquent la circulation du sang dans un vaisseau sanguin)
- Hémorragie interne grave, comme un saignement dans le cerveau
Vivre avec une TPI
La thrombocytopénie immunitaire a un impact important et multidimensionnel sur la qualité de vie liée à la santé (QdVLS) des patients[8].
L’impact de la TPI varie d’une personne à l’autre, et les raisons des symptômes peuvent également différer.
La fatigue est l’un des principaux symptômes de la TPI rapportés par les patients. Diverses études montrent qu’au moins la moitié des personnes atteintes de TPI ressentent de la fatigue qui peut souvent interférer avec la vie quotidienne[8].
La fatigue ressentie par les personnes atteintes de maladies auto-immunes telles que la TPI est différente de la fatigue normale et temporaire que nous ressentons tous après une activité éprouvante, comme une concentration pendant une longue période ou une activité physique intense, ou après une mauvaise nuit de sommeil. Ce type de fatigue disparaît avec le repos. Mais la fatigue liée à la TPI peut être invalidante et entraver la capacité des personnes à s'adonner à leurs activités quotidiennes. Dans certains cas, lorsque le nombre de plaquettes est faible, cela va au-delà d'une sensation de fatigue et se traduit par un brouillard cérébral et une incapacité à effectuer des tâches simples comme se souvenir d'un nombre à deux chiffres au bout de dix secondes[9]. Les patients atteints de TPI ont décrit comment ils sont obligés de s’absenter de leur travail ou de leurs études pour dormir pendant la journée[10].
Les personnes atteintes de TPI peuvent s’inquiéter de la manière dont les saignements peuvent affecter leur travail et leurs activités sociales. Pour la plupart des gens, l’impact de la TPI sur leur qualité de vie semble diminuer après la première année[11]. Cela peut être en partie dû au fait qu’ils apprennent des stratégies d’adaptation pour s’adapter et vivre avec la maladie, et en partie parce qu’ils répondent bien au traitement.
Beaucoup de personnes atteintes de TPI rapportent des impacts sur leur bien-être émotionnel, avec un stress émotionnel et mental, et de l’anxiété, et un risque plus élevé de dépression[12][13].
Quels sont les traitements disponibles ?
La TPI affecte différentes personnes de manières différentes, et une gamme de traitements est disponible. Les personnes présentant des cas légers peuvent n’avoir besoin que d’une surveillance régulière et de contrôles plaquettaires fréquents. Cependant, les adultes qui développent une TPI chronique auront, dans de nombreux cas, besoin d’un traitement[14][15].
Il n’existe pas de traitement curatif pour la TPI, mais il existe des traitements qui peuvent augmenter la numération plaquettaire, et ainsi atténuer les symptômes et aider les personnes à vivre avec la maladie.
Les traitements comprennent des stéroïdes comme mesure initiale à court terme, des immunoglobulines, des médicaments visant à réduire la réponse du système immunitaire qui provoque la destruction des plaquettes et des agonistes des récepteurs de la thrombopoïétine (AR-TPO), qui peuvent augmenter la numération plaquettaire en stimulant la production de plaquettes dans la moelle osseuse.
Pour les patients qui continuent à présenter des symptômes sévères malgré les traitements, le médecin peut suggérer une splénectomie (intervention chirurgicale visant à retirer la rate).
Comment les traitements affectent la vie des personnes
Pour de nombreux patients, les problèmes associés à leur traitement peuvent constituer un aspect important de la vie avec la TPI. Certaines personnes n’aiment pas les aiguilles, par exemple, alors que certains traitements de la TPI sont administrés par injection sous-cutanée ou intraveineuse. Certains traitements comportent un risque d’hépatotoxicité, ce qui signifie qu’il existe un risque de lésion hépatique du patient. Un traitement par AR-TPO, bien que oral et relativement facile à administrer, nécessite des restrictions de type alimentaire. Aujourd’hui, avec les choix disponibles, les patients atteints de TPI peuvent discuter de leurs préoccupations avec leurs prestataires de soins de santé et leur demander des alternatives qui réduisent le besoin de compromis dans leur mode de vie.
Hémoglobinurie paroxystique nocturne (HPN)
Maladie auto-immune extrêmement rare, l’HPN n’affecte pas plus de quelques personnes sur un million. Les symptômes de cette maladie du sang comprennent, sans s’y limiter, fatigue, brouillard mental, anémie et thrombose (caillots sanguins)[1][2].
Qu’est-ce que l’HPN ?
L’HPN est l’acronyme d’hémoglobinurie paroxystique nocturne, une maladie sanguine acquise, rare, chronique, potentiellement mortelle, généralement caractérisée par une hémoglobine constamment faible, une thrombose et des symptômes invalidants. Elle survient lorsque les cellules de la moelle osseuse responsables de la fabrication des globules rouges (qui aident à transporter l’oxygène dans l’organisme) mutent et produisent des cellules sanguines défectueuses[3]. Lorsque cela se produit, le système immunitaire est déclenché pour attaquer et détruire les globules rouges. La destruction prématurée des globules rouges est appelée hémolyse. Les globules rouges chez une personne en bonne santé durent environ 120 jours avant d’être décomposés naturellement dans l’organisme[4]. Les personnes atteintes d’HPN sont soumises à cette destruction prématurée des globules rouges[5].
Pourquoi l’appelle-t-on hémoglobinurie paroxystique nocturne ?
Le terme HPN a été inventé au début du XXe siècle, sur la base d’une description des symptômes observés chez les patients.
- Hémoglobinurie fait référence à l’hémoglobine observée dans les urines (la décoloration est rouge foncé ou noire).
- Paroxystique désigne les symptômes survenant de manière intermittente ou soudaine.
- Nocturne fait référence au fait qu’il semble se produire la nuit (ou être observé en premier lieu le matin).
Le terme peut être trompeur pour certaines personnes atteintes d’HPN, car en réalité, l’affection est présente tout le temps et tout le monde n’a pas d’urine foncée[6].
À quel point l’HPN est-elle rare ?
Il est difficile de déterminer exactement le nombre de personnes atteintes d’HPN, car les chiffres sont extrêmement faibles et un nombre inconnu de personnes peuvent vivre avec la maladie sans être diagnostiquées. Certaines estimations situent la proportion de personnes vivant avec l’HPN entre 0,5 et 2 personnes par million de la population générale, bien que des études récentes suggèrent que la prévalence pourrait être un peu plus élevée[7][8]. Selon toute estimation, il s’agit d’une maladie très rare. Une personne peut développer une HPN à tout âge, mais l’âge médian au moment du diagnostic est de 30 ans[9]. Un nombre à peu près égal d’hommes et de femmes sont affectés. L’HPN est présente dans le monde entier et parmi tous les groupes ethniques.
Quels sont les symptômes de l’HPN ?
Fatigue
Jusqu’à 96 % des personnes atteintes d’HPN ressentent de la fatigue[10].
Les symptômes de l’HPN peuvent être différents selon les personnes. Certains patients sont atteints d’HPN dans une forme relativement légère, tandis que d’autres peuvent présenter des symptômes sévères et invalidants[11].
Les symptômes peuvent inclure :[12][13]
- Fatigue qui interfère avec la vie quotidienne
- Brouillard mental
- Anémie
- Douleurs dorsales et abdominales
- Céphalées sévères
- Thrombose : caillots sanguins
- Hémoglobinurie : hémoglobine libre, ressemblant à du sang, dans les urines.
Les contractions involontaires du muscle lisse dans les organes internes peuvent entraîner d’autres complications telles que :
- Dyspnée : difficulté à respirer
- Dysphagie : difficulté à avaler
- Chez les hommes, dysfonction érectile
Comment l’HPN est-elle diagnostiquée ?
Il faut parfois beaucoup de temps pour poser un diagnostic d’HPN, car il s’agit d’une maladie très rare que de nombreux médecins ne connaissent pas. De nombreux symptômes de l’HPN sont communs à de nombreuses autres maladies ; en raison du large éventail de symptômes qu’ils peuvent présenter, les patients atteints d’HPN peuvent initialement être vus par un large éventail de spécialistes (tels que des urologues, des cardiologues et des neurologues) avant que leur affection ne soit identifiée comme un problème de sang et de moelle osseuse et qu’ils puissent être orientés vers un hématologue.
Anémie aplasique
De nombreuses personnes atteintes d’HPN peuvent présenter simultanément un autre trouble étroitement lié appelé anémie aplasique acquise. Bien que la relation exacte entre ces troubles soit inconnue, les chercheurs pensent que l’HPN provient d’une insuffisance médullaire auto-immune qui est la cause de la plupart des cas d’anémie aplasique acquise[14].
Diagnostic initial
L’HPN peut être confirmée par une analyse de sang spécifique, une cytométrie en flux, qui identifie les cellules de l’HPN (cellules sanguines auxquelles des protéines spécifiques appelées protéines à ancrage GPI manquent) et qui mesure la proportion de globules rouges de l’HPN dans le sang d’un patient.
Diagnostic continu
Les médecins peuvent recommander d’autres tests de cytométrie en flux pour surveiller la progression. En outre, il existe deux autres analyses biologiques pour surveiller la maladie :
- Lactate déshydrogénase (LDH). La LDH est une enzyme présente dans les globules rouges. Ce test donne une indication de la quantité d’hémolyse qui passe dans le corps du patient.
- Numération formule sanguine (NFS). La NFS indique le nombre de globules blancs, de globules rouges et de plaquettes, ainsi que la concentration d’hémoglobine. En outre, elle peut aider à identifier les anomalies de la moelle osseuse.
Quelles sont les causes de l’HPN ?
Les globules rouges, les globules blancs et les plaquettes sont produits par les cellules souches dans la moelle osseuse, un processus appelé hématopoïèse. L’HPN résulte d’un défaut dans le mécanisme de production du sang, en particulier, une mutation dans un gène d’une cellule souche dans la moelle osseuse appelé gène PIGA (ou PIG-A)[15].
L’HPN est une maladie génétique acquise
L’hémoglobinurie paroxystique nocturne est causée par une mutation somatique, c’est-à-dire une altération génétique qui se produit dans une cellule et est transmise à la descendance de la cellule mutée pendant la division cellulaire. L’HPN est donc une maladie génétique acquise. Il ne s’agit pas d’une altération génétique héréditaire, mais d’une mutation somatique du gène PIG-A[16]. En tant que mutation somatique, elle ne peut pas être transmise des parents à leurs enfants par le biais du sperme et des ovules[17].
Dans l’HPN, les cellules souches anormales produisent des copies, ou clones, d’elles-mêmes, se multipliant à chaque fois que les cellules se divisent. Les cellules anormales mûrissent en globules rouges qui ont un PIGA mutant. Celles-ci sont appelées globules rouges HPN, ou clones HPN. Des problèmes surviennent lorsque les clones HPN rencontrent le système du complément.
Hémolyse
Lorsque les globules rouges sont décomposés, l’hémoglobine à l’intérieur est libérée. L’hémoglobine est la partie rouge des globules rouges qui transporte l’oxygène dans l’organisme. La libération d’hémoglobine dans le plasma est à l’origine de nombreux symptômes de l’HPN.
Il existe deux types d’hémolyse, ou deux mécanismes : l’hémolyse intravasculaire (HIV) et l’hémolyse extravasculaire (HEV). Les deux se produisent après le début d’une cascade d’activité dans le système du complément du système immunitaire[18].
- HIV : lorsque les globules rouges de l’HPN sont détruits à l’intérieur des vaisseaux sanguins.
- HEV : lorsque les globules rouges de l’HPN sont détruits dans le foie et la rate.

Le système du complément
Le système du complément, ou cascade du complément, est un groupe d’environ 60 protéines dans le sang. Ces protéines sont appelées ainsi parce qu’elles complètent le travail des globules blancs dans la lutte contre les infections. Elles sont toujours actives à un faible niveau. Lorsque des cellules anormales, des bactéries, des virus ou d’autres pathogènes, sont détectés dans l’organisme, ces protéines deviennent plus actives, attaquant et détruisant les cellules anormales.
Il existe deux protéines clés pertinentes pour l’HPN dans la cascade du complément, appelées C3 et C5. Elles sont activées en séquence lorsque le système immunitaire détecte les agents pathogènes.

En réponse à la détection d’un pathogène (ou de ce qui est perçu comme un pathogène) :
- La protéine C3 est activée et se divise (clive) en C3a et C3b.
- La protéine C3b active C5.
- La protéine C5 se divise en C5a et C5b.
- Le complexe d’attaque membranaire (CAM) est formé, agissant dans le système du complément pour attaquer et détruire les agents pathogènes.
Les globules rouges normaux ont un bouclier protecteur de protéines, appelées protéines à ancrage GPI, dont la fonction est d’empêcher le système du complément de les attaquer. Le gène qui fabrique ce bouclier protecteur est le gène PIGA.
Les globules rouges HPN, produits par les cellules souches présentant une déficience du gène PIGA, ne possèdent pas ce bouclier protecteur. Par conséquent, les protéines du système du complément confondent les globules rouges HPN avec les agents pathogènes, et les attaquent et les détruisent. Il s’agit d’une réponse auto-immune, ce qui signifie que le système de défense naturel de l’organisme ne parvient pas à distinguer ses propres cellules des cellules étrangères, ce qui entraîne une destruction prématurée ou excessive des globules rouges.
Quels sont les traitements disponibles ?
Pendant de nombreuses années, les seules options de traitement étaient les transfusions sanguines, les anticoagulants, les stéroïdes, le traitement à base de fer et l’acide folique.
Il n’existe qu’un seul remède possible pour l’HPN, une greffe de moelle osseuse. En cas de succès, cette procédure peut guérir définitivement le patient atteint d’HPN.
Cependant, le risque associé à la greffe de moelle osseuse l’emporte souvent sur les bénéfices probables et n’est donc pas une option. Cependant, en l’absence de remède, les traitements peuvent permettre aux personnes de vivre une vie moins touchée par la maladie.
Inhibiteurs du C5 (C5i)
En 2007, une option thérapeutique appelée inhibiteur du C5 (C5i) a été mise à la disposition des personnes atteintes d’HPN. Un inhibiteur du C5, comme son nom l’indique, inhibe la production de la protéine C5 dans la cascade du complément, empêchant la destruction accidentelle des globules rouges HPN par la protéine C5. L’introduction d’inhibiteurs du C5 a entraîné une grande amélioration à l’époque et une augmentation de l’espérance de vie des patients atteints d’HPN[24].
Inhibiteurs du C3 (C3i)
Les inhibiteurs du C3 (C3i), approuvés en 2021, sont la dernière classe de traitement disponible pour l’HPN. Cette nouvelle classe de traitements inhibant le système du complément agit en ciblant la protéine C3, qui est en amont de la protéine C5 dans la cascade du complément. Le ciblage de la protéine C3 contrôle à la fois l’HEV médié par la protéine C3 et l’HIV ultérieur contrôlé par la protéine C5.
References ITP
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[2]Platelet Disorder Support Association - for People with ITP - ITP Frequently Asked Questions (pdsa.org)
[3] NORD, National Organization for Rare Disorders https://rarediseases.org/rarediseases/immune-thrombocytopenia/
[4]Cooper N et al. Immune thrombocytopenia (ITP) World Impact Survey (iWISh): Patient and physician perceptions of diagnosis, signs and symptoms, and treatment. Am J Hematol. 2021;96(2):188–198. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33170956/
[5] ITP Support Association. ITP in adults. Available at: https://www.itpsupport.org.uk/index.php/en/itp-in-adults
[6] Cooper N et al. Immune thrombocytopenia (ITP) World Impact Survey (iWISh): Patient and physician perceptions of diagnosis, signs and symptoms, and treatment. Am J Hematol. 2021;96(2):188–198. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33170956/
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[8] Immune thrombocytopenia (ITP) World Impact Survey (I-WISh): Impact of ITP on health-related quality of life https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33107998/
[9]https://www.sobi.com/en/stories/changing-itp-together
[10] AOB Annals of Blood Immune thrombocytopenia: the patient’s perspective Subheading Quality of life > Physical function > Fatigue + Video 1 https://aob.amegroups.com/article/view/6146/html
[11] Immune thrombocytopenia: improving quality of life and patient outcomes Patrick Trotter and Quentin A Hill 2018:9:369-384 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2275726/
[12] Impact of chronic Immune Thrombocytopenic Purpura (ITP) on health-related quality of life: a conceptual model starting with the patient perspective | Health and Quality of Life Outcomes | Full Text (biomedcentral.com) https://hqlo.biomedcentral.com/articles/10.1186/1477-7525-6- 13
[13] Qualitative study to support the content validity of the immune thrombocytopenia (ITP) Life Quality Index (ILQI) - Cooper - 2021 - British Journal of Haematology - Wiley Online Library https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/bjh.17694
[14]NORD, Immune Thrombocytopenia Criteria for Treatment
[15]Norfolk and Norwich University Hospitals Treatment and outlook for adults with ITP
References PNH
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[5] National Center for Biotechnology Information: Paroxysmal nocturnal hemoglobinuria (PNH), MedGen UID: 7471 https://www.ncbi.nlm.nih.gov/medgen/7471
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[8] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34060690/
[9] Paroxysmal Nocturnal Hemoglobinuria, NORD https://rarediseases.org/rare-diseases/paroxysmal-nocturnal-hemoglobinuria/
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[11] Lima M. Laboratory studies for paroxysmal nocturnal hemoglobinuria, with emphasis on flow cytometry. Pract Lab Med 2020;20.
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NP-23108 - Septembre 2022